๑๒.๓๑.๒๕๕๐

Panda géant






Le Panda géant (熊貓 en pinyin :熊 xióng «ours»; 貓 māo «chat»), Ailuropoda melanoleuca (« pied-de-chat noir et blanc »), est un mammifère habituellement classifié dans la famille de l'ours (Ursidae), indigène dans la Chine centrale. Le Panda géant a été découvert en 1869 dans les montagnes sud-occidentales de la Chine par un religieux français, le Père Armand David. Il est cependant probable qu'il était déjà connu des populations locales.
Il ne vit que dans le centre de la Chine, dans des régions montagneuses recouvertes de forêts d'altitude, comme le
Sichuan et le Tibet, entre 1 800 et 3 400 mètres. Une région presque impénétrable, ce qui explique qu'il a fallu longtemps aux Européens pour le découvrir.
Son nom
chinois est « ours-chat » et peut également être lu à l'envers pour signifier la même chose. En tibétain son nom est byi-la dom (chat-ours) et en Qiang on l'appelle par, un nom non-analysable. Le nom latin scientifique du Panda géant est Ailuropoda melanoleuca, melanoleuca signifiant « noir-blanc ».
On le lie également au
Panda rouge, mais le nom commun semble dériver de leur alimentation. Jusqu'à ce que sa relation avec le Panda rouge ait été découverte en 1901, le Panda géant était connu sous le nom de « parti-coloured bear ».
La classification taxonomique précise du panda a longtemps été discutée ; certains le considèrent plus étroitement lié aux
ratons laveurs (Procyonidae) qu'aux ours, avec lesquels il a pourtant 90 % de patrimoine génétique commun.
Le Panda géant est gros et massif; il pèse de 70 à 160 kg et mesure entre 1,2 et 1,5 m



Historique


Des textes chinois du XIIe au VIIe siècle av. J.-C. en font mention. Un livre ancien de géographie le décrit comme “un animal noir et blanc qui ressemble à un ours et se nourrit de cuivre et de fer”, cela à cause de la réputation qu’il avait de lécher et de mordiller les ustensiles de cuisine dans les villages.
Le missionnaire français
Armand David (1826-1900) l'a fait connaître la première fois en Occident en 1869.

๑๒.๑๙.๒๕๕๐

Arc-en-ciel


Un arc-en-ciel est un phénomène optique et météorologique qui rend visible le spectre continu de la lumière du ciel quand le soleil brille pendant la pluie. C'est un arc coloré avec le rouge à l'extérieur et le violet à l'intérieur

Description physique
Généralités
On peut observer l'effet d'un arc-en-ciel toutes les fois où il y a de l'eau en suspension dans l'air et qu'une source lumineuse (en général le Soleil) brille derrière l'observateur. Les arcs-en-ciel les plus spectaculaires ont lieu lorsque la moitié du ciel opposée au Soleil est obscurcie par les nuages mais que l'observateur est à un endroit où le ciel est clair. Un autre endroit commun où l'on peut voir cet effet est à proximité de chutes d'eau.

Nombre de couleurs
En occident, on considère habituellement qu'il est composé de sept couleurs : rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet. En réalité, un arc en ciel ne se décompose qu'en 6 couleurs dominantes. L'indigo ne correspondant qu'à une très étroite bande du spectre visible, on ne peut le distinguer dans un arc-en-ciel. La décomposition habituelle en 7 couleurs tient surtout au fait que le nombre sept est considéré de manière très positive dans la culture occidentale. Tous les peuples ne lui ont pas trouvé 7 couleurs, ni les six ; pour les Dogons, il en a 4 ; noir, rouge, jaune, vert (voir plus loin section Mythologies et symbolique).

Formation courante
L'arc-en-ciel est provoqué par la dispersion de la lumière du soleil par des gouttes de pluie approximativement sphériques. La lumière est d'abord réfractée en pénétrant la surface de la goutte, subit ensuite une réflexion partielle à l'arrière de cette goutte et est réfractée à nouveau en sortant. L'effet global est que la lumière entrante est principalement réfléchie vers l'arrière sous un angle d'environ 40-42°, indépendamment de la taille de la goutte. La valeur précise de l'angle de réflexion dépend de la longueur d'onde (la couleur) des composantes de la lumière. La lumière bleue qui est réfractée a un plus grand angle que la lumière rouge, mais en raison de la réflexion totale, la lumière rouge apparaît plus haut dans le ciel et forme la couleur externe de l'arc-en-ciel.

Un arc-en-ciel n'a donc pas réellement d'existence physique mais est une illusion optique dont la position apparente dépend de la position de l'observateur. Toutes les gouttes de pluie réfractent et reflètent la lumière du soleil de la même manière, mais seulement la lumière d'une petite partie des gouttes de pluie atteint l'œil de l'observateur. C'est l'image formée par la lumière de ces gouttes de pluie que nous voyons sous forme d'arc-en-ciel.

Arcs secondaires et arcs surnuméraires
Parfois, un second arc-en-ciel, moins lumineux, peut être aperçu au-dessus de l'arc primaire. Il est provoqué par une double réflexion de la lumière du soleil à l'intérieur des gouttes de pluie et apparaît sous un angle de 50-53° dans la direction opposée au Soleil. En raison de la réflexion supplémentaire, les couleurs de ce second arc sont inversées par rapport à l'arc primaire, avec le bleu à l'extérieur et le rouge à l'intérieur, et l'arc est moins lumineux. C'est la raison pour laquelle il est plus difficile à observer. Un troisième arc-en-ciel peut être présent au voisinage du second, et inversé par rapport à celui-ci (donc identique au premier) . Il est cependant nettement moins lumineux et observable uniquement dans des conditions exceptionnelles. En pratique, il n'est pas très facile à distinguer des arcs surnuméraires associés à l'arc secondaire (voir ci-dessous). Il correspond aux rayons lumineux ayant subis cinq réflexions dans les gouttes d'eau. Deux arcs inversés l'un par rapport à l'autre peuvent également être observés
dans la direction opposée, à environ 45 degrés du Soleil (donc dans la direction de celui-ci), mais ceci est particulièrement difficile du fait de la proximité du Soleil. Les rares observations de ces deux arcs font mentions de morceaux d'arcs visibles par intermittence. Ces deux arcs correspondent aux rayons lumineux ayant subi trois et quatre réflexions dans les gouttes d'eau. Comme ils sont situés à l'opposé du Soleil, ce ne sont pas les mêmes gouttes d'eau qui y contribuent. En pratique, les configurations favorables à leur observation sont nettement moins nombreuses que celles favorables à l'observation de l'arc secondaire, en particulier en raison de leur proximité du Soleil.

Un autre effet moins difficile à observer est celui des arcs dits surnuméraires, qui se traduisent par le fait que le premier arc apparaît en fait comme une série d'arcs de rayon, d'épaisseur et d'intensité décroissants accolés les uns aux autres. Visuellement, on observe une copie du premier arc située juste à l'intérieur de celui-ci : à côté de la bande violette du premier arc, on observe la bande verte puis la bande violette de sa copie, ainsi parfois qu'une seconde copie (voir photo ci-contre). Ce phénomène résulte d'interférences subies par la lumière lors de ses réflexions successives dans les gouttes d'eau (voir[2],[3]). Ils ne peuvent être expliqués par la seule optique géométrique, d'où leur nom. Contrairement aux autres arcs, ces arcs surnuméraires dépendent d'autres facteurs, comme la dispersion du diamètre des gouttes d'eau.


๑๒.๑๕.๒๕๕๐

Éléphant


Les éléphantidés (Elephantidae) forment l'unique famille de mammifères de l'ordre des Proboscidiens. Cette famille comptait de très nombreuses espèces par le passé, dont le mammouth ou le stégodon.

La plupart des espèces d'éléphantidés sont éteintes et à l’heure actuelle, cette famille regroupe diverses sous-espèces correspondant à trois espèces principales : l'éléphant de savane et l'éléphant de forêt (autrefois regroupés sous l’expression « éléphant d'Afrique ») et l'éléphant asiatique (parfois anciennement éléphant indien) qui se distinguent par certaines caractéristiques anatomiques, les éléphants d'Asie étant en général plus petits.



Espèces
Espèces actuelles

L’éléphant d’Asie et l’éléphant d’Afrique ont longtemps été considérés comme les deux seules espèces représentant la famille des Éléphantidés à l’époque moderne. De récentes études génétiques ont permis de démontrer que les deux sous-espèces africaines Loxodonta africana africana et Loxodonta africana cyclotis étaient en fait deux espèces distinctes : en Afrique, il convient donc de distinguer désormais l’éléphant de la savane Loxodonta africana et l’éléphant des forêts Loxodonta cyclotis [1].

Les Éléphantidés vivant à l’heure actuelle sont donc


Loxodonta africana
L'éléphant de savane d’Afrique ; il mesure environ 4 mètres au garrot, présente deux doigts préhensiles au bout de la trompe et de grandes oreilles permettant de réguler sa température interne. Le crâne est à peu près plat et tous les individus portent des défenses
Loxodonta cyclotis,
L’éléphant des forêts vivant également en Afrique.
Elephas maximus
L'éléphant d'Asie ; il mesure de 2 à 3,50 mètres au garrot, ne présente qu'un seul doigt préhensile au bout de la trompe et possède des oreilles assez petites. Le crâne forme deux bosses proéminentes et les défenses sont absentes chez les femelles et un certain nombre de mâles

Alimentation
L'éléphant est herbivore, il mange une grande variété d'éléments végétaux : herbes, plantes, feuilles, fruits, racines et tubercules, écorces et même bois. Il apprécie par exemple le bois tendre et gorgé de sève du baobab.

Les besoins alimentaires de l'éléphant sont importants, surtout qualitativement. En fonction de son environnement, il consacre une grande partie de son temps à la recherche de nourriture (16 à 20 heures par jour), se déplaçant sur de longues distances et sélectionnant les aliments les plus riches. Il peut se dresser sur ses pattes arrières pour attraper avec sa trompe les rameaux les plus tendres jusqu'à cinq ou six mètres de hauteur.

Quotidiennement, il faut à l'éléphant entre 150 et 180 kilogrammes de nourriture en saison sèche, et entre 200 et 260 kilogrammes en saison des pluies. Ces quantités varient aussi en fonction des espèces et des milieux fréquentés.

Un éléphant adulte boit environ cent litres d'eau par jour. Il peut rester trois ou quatre jours sans boire. Il peut se servir de sa trompe pour reprendre de l'eau dans son estomac et s'en servir pour se rafraîchir la peau.

Malgré la quarantaine de mètres d'intestin qu'il possède, sa digestion est peu efficace. Elle dure d'un à deux jours, 40 à 60 % de la nourriture n'étant pas digérés. Si son alimentation n'est pas suffisamment riche, son tonus, son humeur et sa santé en général sont rapidement affectés.

Le comportement alimentaire a en général un impact important sur le milieu. Le bilan de ces conséquences varie en fonction des espèces (Afrique, Asie), de la saison, du biotope et de la densité de la population. Ainsi, l'éléphant peut être considéré comme destructeur d'arbres en particulier dans la savane, alors qu'il participe ailleurs très activement à la régénération en limite des zones forestières. Certaines espèces d'arbres sont dépendantes de l'éléphant pour leur extension : celui-ci, friand de leurs fruits, en dissémine les graines avec l'excellent terreau que constitue son crottin, capable de contenir jusqu'à 35 % de graines.

๑๒.๐๖.๒๕๕๐

La sida


Historique de la problématique du sida

Le VIH est étroitement lié aux virus entraînant des maladies semblables au sida chez les primates, le virus d'immunodéficience simien (SIV). Il existe plusieurs théories sur l'origine du sida, mais il est communément admis que le VIH-1 est une mutation du SIV. Ce dernier infecte notamment les chimpanzés Pan troglodytes, qui sont des porteurs sains du SIVcpz. La transmission chez l'homme a été rendue possible par une mutation du virus.
Les études scientifiques ont suggéré que le virus serait apparu initialement en Afrique de l'Ouest, mais il est possible qu'il y ait eu plusieurs sources initiales distinctes. Le premier échantillon recensé du VIH fut recueilli en 1959 à Léopoldville (aujourd'hui Kinshasa), dans l'actuelle République démocratique du Congo. Parmi les premiers échantillons recueillis, on compte également le cas d'un Américain homosexuel en 1969 et d'un marin hétérosexuel norvégien en 1976.
Au début de l'épidémie, des recherches ont été entreprises pour déterminer le patient zéro qui aurait propagé le virus aux États-Unis. Pendant un temps les soupçons se sont portés sur Gaétan Dugas, un steward canadien homosexuel qui est décédé le 30 mars 1984. Une étude dirigée par Michael Worobey et publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences le 29 octobre 2007 fait remonter l'entrée du VIH aux États-Unis vers 1969, par un immigré haïtien célibataire [3].
Les premiers signes de l'épidémie remontent à la fin des années 1970, lorsque des médecins de New York et de San Francisco s'aperçoivent que nombreux sont leurs patients homosexuels souffrant d'asthénie, de perte de poids et parfois même de forme rare et atypique de cancer (comme le Sarcome de Kaposi qui s'attaque aux leucocytes). L'existence d'un problème sanitaire est avérée en juillet 1981 lorsque le Center for Disease Control and Prevention (CDC) d'Atlanta relève une fréquence anormalement élevée de sarcomes de Kaposi, en particulier chez des patients homosexuels. L'apparition d'un nouveau virus est évoquée dès 1982.
En 1983, l'équipe du Professeur Jean Claude Chermann de l'Institut Pasteur, sous la direction de Luc Montagnier découvre et isole le VIH.
L'origine virale ne sera pas d'emblée évoquée et l'hypothèse d'une intoxication par des produits comme les poppers (stimulant sexuel contenant du nitrite d'amyle) a pu être émise au début, car les six premières personnes malades en avaient toutes été de gros consommateurs. De même, l'identification du virus responsable a été difficile, beaucoup de scientifiques parlant d'HTLV comme cause de l'épidémie. S'emparant de la découverte, la presse a commencé par désigner le virus par la périphrase de « cancer gay », avant de revenir sur ce préjugé. C'est à la même période que de nombreux transfusés (notamment en France) sont contaminés par des lots de sang contenant le VIH. En quelques années, le virus va s'étendre pour finir par toucher toutes les couches de la population.
Seules les campagnes d'information sur les comportements à risque, les méthodes de propagation de la maladie et surtout les moyens de protection permettront aux pays développés d'enrayer la progression (sans toutefois pouvoir la bloquer). La prise de conscience générale doit aux populations homosexuelles son déploiement rapide ; en effet, de nombreux mouvements, tels que celui d'Act Up, et des vedettes internationales ont forcé la visibilité, incitant les dirigeants politiques à engager de véritables recherches scientifiques.
Dès le début du XXIe siècle, le sida se transforme en une pandémie. Il y a eu de 1981 à 2006 environ 25 millions de morts dues aux maladies en rapport avec le sida [4]. En 2007, l'épidémie semble marquer le pas, le nombre se séropositifs ayant sensiblement diminué de 38,6 millions en 2006 à 33,2 millions de personnes séropositives [5]. L'ONUSIDA indique cependant que cette diminution provient d'une meilleure utilisation des outils statistiques, et mettent en garde contre un optimisme exagéré.
Les principales victimes sont actuellement les habitants des pays en voie de développement. Les raisons sont multiples et varient d'un pays à l'autre : tourisme sexuel pour l'Asie du Sud-Est, absence d'information de la population sur les facteurs de risque de transmission (notamment en Afrique Noire), convictions religieuses interdisant l'utilisation des moyens de protection tels que le préservatif, manque de moyens ou de volonté pour faire de la prévention et informer les populations (principalement en Afrique et en Asie), voire refus d'admettre les faits.

Modes de transmissions [modifier]
Les trois modes de transmission du VIH ont chacun leurs particularités :
La transmission par voie sexuelle
La plupart des infections par le VIH ont été ou sont encore acquises à l’occasion de rapports sexuels non protégés. La transmission sexuelle se fait par contact entre les sécrétions sexuelles (ou du sang contaminé par le virus) et les muqueuses génitales, rectales ou buccales. La probabilité de transmission varie entre 0,0005 et 0,0067 [6]. Le meilleur moyen de protection contre le VIH dans ce mode de transmission est le préservatif, qui utilisé correctement, c'est-à-dire bien conservé, ouvert avec soin et correctement placé, a un taux d’efficacité de 90 à 95 %
La transmission par voie sanguine
Ce mode de contamination concerne tout particulièrement les usagers de drogues injectables, les hémophiles et les transfusés. Les professionnels de santé (soins infirmiers, laboratoires) sont aussi concernés, bien que plus rarement. Il ne faut pas négliger les risques de contamination par aiguilles souillées et non ou mal désinfectées (tatouages).
La transmission de la mère à l’enfant pendant la grossesse
La transmission mère-enfant du virus peut survenir in utero dans les dernières semaines de la grossesse, et au moment de l’accouchement. À noter une tendance à la fausse séropositivité chez les multipares [7]. En l’absence de traitement, le taux de transmission, entre la mère et le fœtus, avoisine les 20 %. L’allaitement présente aussi un risque supplémentaire de contamination du bébé, de l’ordre de 5 %, ce qui explique qu’il soit déconseillé en cas d’infection de la mère. Cependant, trois études récentes, l'une menée par PJ. Illif & al. au Zimbabwe[8], l'autre par H. Coovadia en Afrique du Sud [9], la dernière par M. Sinkala et al. en Zambie [10], montrent que l'allaitement exclusif précoce réduit le risque global de transmission postnatale à 4 % et accroît la survie des enfants. Actuellement, les traitements disponibles alliés à une césarienne programmée ont réduit ce taux à 1 % [11]. Les résultats sont plus mitigés dans les pays en voie de développement [12],[13], le risque de transmission postnatale diminuant grâce à l'utilisation de la Névirapine jusqu’à 13 % selon HIVNET012, 18 % selon Quaghebeur et al.

Infection par le VIH [modifier]
Le VIH désorganise le système immunitaire en infectant les lymphocytes T CD4+. Ces cellules sont en effet les « coordinatrices » de la réponse immunitaire : elles jouent un rôle tout à fait central. La mort des cellules infectées est consécutive au détournement de la machinerie des lymphocytes, qui ne peuvent plus fabriquer leurs propres molécules, ainsi qu'à la destruction de l'intégrité membranaire au moment de la sortie des virus neo-formés. Par ailleurs, les cellules infectées exposent à leur surface membranaire des protéines virales (complexe Env). Ces protéines sont reconnues par des cellules immunitaires saines et s'accolent au lymphocyte infecté. S'ensuit un processus de « baiser de la mort » (kiss of death) par lequel la cellule saine est détruite par activation de la voie de l'apoptose [14]. Dans ce sens, Luc Montagnier rappelle lors d'un colloque (Bruxelles, décembre 2003) : « la mort massive des lymphocytes T4 n'est pas due à l'infection directe des cellules par la souche virale, qui est alors peu cytopathogène, mais à des mécanismes indirects touchant les cellules CD4+ non infectées. Un des médiateurs de cette apoptose est l'existence d'un fort stress oxydant caractérisé par une prévalence de molécules oxydantes (radicaux libres) sur les défenses antioxydantes de l'organisme » [15].
En l’absence de traitement, la quasi totalité des patients infectés par le VIH évolue vers le sida, phase ultime de la maladie. La durée d'évolution vers le sida a semblé être de deux ou trois ans au début de la pandémie, est plutôt de l'ordre de 10 ans, ainsi que l'ont montré des études faites en Ouganda [16]. Les raisons de la latence de l'apparition de la maladie demeurent inexpliquées de façon satisfaisante.
Il existe deux classifications pour décrire la progression de l’infection VIH, basées sur les manifestations cliniques et les anomalies biologiques.

Classification en stades cliniques proposée par l’OMS [modifier]
Stade clinique 1
Patient asymptomatique.
Adénopathies persistantes généralisées.
Stade clinique 2
Perte de poids inférieure à 10 % du poids corporel.
Manifestations cutanéomuqueuses mineures (dermite séborrhéique, ulcérations buccales récurrentes).
Zona au cours des 5 dernières années.
Infections récidivantes des voies respiratoires supérieures.
Stade clinique 3
Perte de poids supérieure à 10 % du poids corporel.
Diarrhée chronique inexpliquée pendant plus d’un mois.
Fièvre prolongée inexpliquée pendant plus d’un mois.
Candidose buccale (muguet).
Leucoplasie chevelue buccale.
Tuberculose pulmonaire dans l’année précédente.
Infections bactériennes sévères (pneumopathies par exemple).
Stade clinique 4
Pneumocystose.
Toxoplasmose cérébrale.
Maladie de Kaposi.
Lymphome.
Mycobactériose atypique généralisée, et plus généralement toute affection grave apparaissant chez un patient infecté par le VIH, ayant une baisse importante de son immunité (taux de CD4 inférieur à 200/mm³).

Classification CDC (Centers for Diseases Control) modifiée en 1993 [modifier]
Catégorie A
Séropositivité aux anticorps du VIH en l'absence de symptômes (avant 1993, la séropositivité asymptomatique ne rentrait pas dans la classification « sida »)
Lymphadénopathie généralisée persistante
Primo-infection symptomatique
Catégorie B
Manifestations cliniques chez un patient infecté par le VIH, ne faisant pas partie de la catégorie C et qui répondent au moins à l’une des conditions suivantes :
elles sont liées au VIH ou indicatives d’un déficit immunitaire ;
elles ont une évolution clinique ou une prise en charge thérapeutique compliquée par l’infection VIH. (Cette catégorie correspond aux stades cliniques 2 et 3 de l’OMS.
Catégorie C
Cette catégorie correspond à la définition du sida chez l’adulte. Les critères cliniques sont les mêmes que le stade clinique 4 de l’OMS.

Prévention [modifier]
Les divers modes de transmission du VIH sont désormais parfaitement connus.
Il n'existe, à ce jour, aucune vaccination efficace contre le sida.

Prévention de la transmission par voie sexuelle [modifier]

Panneau pédagogique sur la prévention au Tchad financé par Taïwan.

Faits [modifier]
Les rapports réceptifs sont plus à risque que les rapports insertifs, et les rapports anaux réceptifs sont ceux qui comportent le risque de transmission le plus élevé. Selon le ministère de la santé français, la probabilité de transmission par acte varie de 0,03 % à 0,07 % dans le cas de rapport vaginal réceptif, de 0,02 à 0,05 % dans le cas de rapport vaginal insertif, de 0,01 % à 0,185 % dans le cas de rapport anal insertif, et de 0,5 % à 3 % dans le cas de rapport anal réceptif [17]
Les infections sexuellement transmissibles (IST) favorisent la transmission du virus VIH, par les micro-ulcérations et l’inflammation qu’elles entraînent localement. Répondent à cette définition, la syphilis, la gonococcie, la chlamydiose (CT), l'herpès virus (HSV), la papillomatose et la trichomonase.
Être déjà séropositif pour le VIH ne protège pas d’une surinfection VIH par une nouvelle souche virale potentiellement plus virulente.
Une charge virale plasmatique indétectable n’est pas forcément synonyme de charge virale basse dans le liquide séminal ou dans les sécrétions génitales.
Les rapports oro-génitaux ne sont pas dénués de risques. Plusieurs cas prouvés de transmission du VIH au cours de rapports oro-génitaux, essentiellement par fellation passive, mais aussi par rapport oro-anal, ont été rapportés.

Conseils de prévention [modifier]
Lors d’une relation sexuelle, seuls les préservatifs, qu’ils soient masculins ou féminins, protègent du VIH et des principales infections sexuellement transmissibles. Ils doivent être utilisés lors de tout rapport sexuel avec pénétration (quelle soit vaginale, anale ou buccale), avec un partenaire séropositif ou dont le statut sérologique est inconnu.

Préservatif masculin
Le préservatif masculin : La condition pour son efficacité est qu’il soit utilisé correctement à chaque rapport. Les lubrifiants à base de corps gras, comme la vaseline, des pommades ou des crèmes, voire du beurre, doivent être proscrits car ils fragilisent les préservatifs en latex et les rendent poreux. Il faut leur préférer des lubrifiants à base d’eau. Il est préférable d’utiliser un préservatif non lubrifié pour la fellation. Il est par ailleurs indispensable de vérifier sur la pochette du préservatif l’inscription de la date de péremption et d'une norme reconnue (CE-EN 600 pour l'Union européenne).
Le préservatif féminin : Il représente une alternative au préservatif masculin. Il est en polyuréthane — ce qui autorise les lubrifiants à base de corps gras ou aqueux — avec un anneau externe et interne. Il se place à l’intérieur du vagin grâce à un anneau souple interne. Il peut être mis en place dans le vagin ou dans l’anus quelques heures avant un rapport sexuel, et n’a pas besoin d’être retiré tout de suite après le rapport, à l’inverse du préservatif masculin. Le principal obstacle à sa diffusion reste son coût élevé.
L'usage du préservatif permet une diminution du risque d’infection [18],[19],[20]. Néanmoins certaines études ont apporté des résultats contraires [21],[22].
Les campagnes d'infomations prônant uniquement une abstinence sexuelle sont d'une efficacité non démontrée[23].

Prévention de la transmission chez les usagers de drogues [modifier]
La meilleure façon est bien évidemment d'éviter de consommer des drogues, de quelque sorte que ce soit. Les drogues comme la cocaïne, l'héroïne, le cannabis, etc, sont des corps toxiques étrangers. Elles provoquent donc une réponse immunitaire plus ou moins aiguë, dépendant de la nature de la substance, de sa concentration et de la fréquence à laquelle elle est consommée. Par exemple, le THC présenterait en particulier des effets immunosuppresseurs sur les macrophages, les cellules NK et les lymphocytes T[24]. L'ecstacy a également des effets néfastes sur les cellules CD4+ du système immunitaire[25].
Le partage et la réutilisation de seringues usagées et souillées par du sang contaminé constituent un risque majeur de contamination par le VIH, mais aussi par les virus de l'hépatite B et C. En France, des mesures de réduction des risques ont été mises en place : vente libre de seringues (depuis 1987), trousses de prévention contenant le matériel nécessaire pour réaliser une injection à moindre risque, mise en place d’automates de distribution et de récupérateurs de seringues, offre de traitements de substitution par voie orale.
Le risque d'infection par le virus du sida peut être augmenté lorsque la personne à l'origine de la contamination est porteur du VIH et d'un virus de l'hépatite (A, B ou C)[réf. nécessaire]. Dans ce cas très particulier, la surinfection simultanée est même à envisager (voir test VIH).
Pour prévenir ces contaminations, il est essentiel de ne pas partager le petit matériel d’injection ou d’inhalation. Ceci comprend les seringues, les cotons, les cuillères et cupules, eau de dilution de la drogue, mais aussi les pailles et les pipes à crack, surtout si elles sont ébréchées. Le matériel d’injection doit être à usage unique ou désinfecté à l’eau de Javel domestique en cas de réutilisation.
L'efficacité de ces mesures reste toutefois controversée : par exemple, certaines études[26] ont montré qu'à Montréal, ceux qui participent aux programmes « seringues stérilisées » ont apparemment un taux de transmission plus élevé que ceux qui n'y participent pas.

Diagnostic [modifier]
Aujourd’hui, en France, plus d’un séropositif sur deux ignore son état au moment où survient une infection opportuniste. Il n’y a pas de dépistage obligatoire en France, si ce n’est lors d’un don de sang, de sperme ou d’organe. Il est proposé lors du certificat médical prénuptial fait à l'occasion d'un mariage. Chacun est libre de se poser la question de son propre statut sérologique vis à vis du VIH, et d'aller faire un test de dépistage.

Tests de dépistage [modifier]
Article détaillé : Test VIH.
Le diagnostic de l'infection à VIH fait appel à la détection dans le sang des patients des anticorps dirigés contre le VIH. La législation française actuelle exige l’utilisation de deux trousses sérologiques différentes lors du test de dépistage, car le test Elisa, s'il présente une sensibilité de 99,9 % (c’est-à-dire qu'il ne passera pas à côté d'une personne infectée), peut donner des résultats faussement positifs, en particulier lors de grossesses multipares [7], lors de maladie grippale, chez les porteurs de facteur rhumatoïde, etc. Deux tests différents sont donc réalisés issus de deux laboratoires différents. Ces tests sont des tests à limite, c'est-à-dire que la séropositivité est déclarée si le taux d'anticorps dépasse une certaine valeur fixée par le fabricant du test.
Afin d'éliminer le risque de résultat faussement positif, la séropositivité au VIH sera confirmée par un second prélèvement pour confirmation par un Western blot (immunoblot). Le malade est considéré séropositif si l'on dépiste à la fois des anticorps dirigés contre les protéines constitutives du virus et contre les protéines internes du virus.
De nouveaux tests de dépistage permettent d'identifier des patients porteurs de l'antigène p24. En effet en cas de prélèvement trop précoce, l'organisme n'a pas fabriqué d'anticorps en quantité détectable, et la recherche de l'Ag p24 ou la mesure de l'ARN-VIH plasmatique permettent un diagnostic plus précoce mais qui doit toujours être confirmé par un second prélèvement.
Il est également à noter que les tests de séropositivité dans les pays en voie de développement se réduisent le plus souvent à un seul test Elisa effectué auprès des femmes enceintes, qui constituent les populations les plus faciles à dépister à l'hôpital.
Une étude[27] a montré que des souris alloimmunes peuvent produire les antigènes GP120 et P24 créés lors d'une infection au VIH, bien qu'elles n'aient pas été exposées au VIH. Chez l'être humain, on a retrouvé les antigènes GP120, P24 et P17 dans certains tissus placentaires spécifiques (chronic villitis) de femmes à termes non infectées [28].
Les test de dépistage (Elisa) peuvent se révéler faussement positif chez les personnes atteintes de lupus (ainsi que d'autres maladie auto-immune tel qu'il a été confirmé au congrès de Yokohama en 1994) mais cela ne se retrouve généralement pas pour les test de confirmation (Western blot)[29]. Pendant les mois qui suivent une vaccination anti-grippale (2 à 5 mois), le dépistage peut également se révéler faussement positif dans certains cas, y compris pour les test de confirmation.

Où se faire dépister ? [modifier]
En France
Dans les Centres de dépistage anonyme et gratuit CDAG.
Dans les laboratoires de ville. Le test est remboursé à 100 % sur prescription médicale.

Mesure de l’ARN viral plasmatique [modifier]
La quantification par PCR (Polymerase Chain Reaction) de l’ARN viral plasmatique est le test permettant de suivre l’intensité de la réplication virale dans l’organisme infecté et est appelé charge virale. Ce test, couplé à la mesure du taux de Lymphocytes T CD4+, est utilisé pour suivre l’évolution virologique d’un patient avant ou après la mise sous traitement. Il ne peut être utilisé comme seul moyen de diagnostic.
On considère qu’une variation de la charge virale n’est significative qu’au-delà de 0,5 log, soit des variations d'un facteur (multiplication) de 3,6 environ à la hausse ou à la baisse. La charge virale est exprimée en copies par ml.

Évolution de la charge virale et du système immunitaire [modifier]

Référence : Ho DD, Neumann AU, Perelson AS, Chen W, Leonard JM, Markowitz M. Rapid turnover of plasma virions and CD4 lymphocytes in HIV-1 infection. Nature 1995 Jan 12;373(6510):123-6.

Signes cliniques de l’infection au VIH [modifier]
Article détaillé : Signes cliniques de l'infection au VIH.
Les signes cliniques de l’infection au VIH varient selon le stade de la maladie. Dans son livre « Des Virus et des Hommes », le professeur Luc Montagnier indique que cette maladie n'a aucun symptôme spécifique constant.

Manifestations cliniques de la primo-infection [modifier]
Les symptômes de la primo-infection sont peu spécifiques. Ils apparaissent entre une et six semaines après la contamination, sous forme d’un syndrome pseudogrippal, ou mononucléosique. La fièvre est quasi constante, accompagnée de céphalées, de myalgies, d’asthénie. Les signes cutanéomuqueux associés sont une angine érythémateuse ou pseudomembraneuse comme dans la mononucléose infectieuse, et une éruption cutanée maculopapuleuse touchant essentiellement le tronc et la face. Peuvent s’y associer des ulcérations cutanéomuqueuses superficielles, surtout génitales et buccales.
Dans plus de la moitié des cas, apparaissent au cours de la deuxième semaine des adénopathies multiples, cervicales, axillaires et inguinales. Des manifestations digestives à type de diarrhée avec douleurs abdominales sont présentes dans un tiers des cas. La durée d’évolution d’une primo-infection est en moyenne de deux semaines.

Manifestations cliniques aux autres stades [modifier]
En l’absence de dépistage précoce et donc de traitement, tant prophylactique que curatif, de nombreux patients découvrent leur séropositivité au stade sida, à l’occasion de l'apparition d’une maladie opportuniste. La liste en est longue: atteintes pulmonaires (pneumocystose, tuberculose, pneumopathie interstitielle lymphoide, lymphome), digestives (diarrhée, cryptosporidiose), neurologiques (toxoplasmose cérébrale, démence à VIH, méningites), dermatologiques (sarcome de Kaposi, dermite séborrhéique), oculaires (rétinite à cytomégalovirus qui peut entrainer une cécité).

Traitements [modifier]
Article détaillé : antirétroviral.
Il n'y a pas à l'heure actuelle de traitement permettant de guérir du sida, malgré l'existence de traitements comme les trithérapies rétrovirales qui permettent de contenir l'action du virus avec plus ou moins d'efficacité ; on dénombre de nombreux morts chaque jour en particulier dans les pays en développement où ces traitements sont difficilement accessibles en raison de leur coût. Des recherches continuent pour la mise au point d’un vaccin, mais les progrès dans ce domaine sont très lents.
Les traitements ne sont pas généralement prescrits au début de la séropositivité, car ils présentent des effets indésirables, ainsi qu'une certaine toxicité [30]. On évalue la nécessité de suivre un traitement à l'aide des bilans sanguins, notamment le rapport Charge virale/Taux de CD4. Une fois le traitement débuté, il doit être poursuivi avec une très grande régularité (une mauvaise observance peut rendre le virus « résistant »). Les tentatives d'arrêt des traitements n'ont pour l'instant pas donné de résultats probants [31].
Les principaux effets indésirables à court terme des multithérapies s'atténuent généralement rapidement : fatigue, maux de tête, troubles digestifs (nausées, diarrhées), fièvre ou plaques rouges sur la peau. Après plusieurs mois de traitement, une lipodystrophie (graisse disparaissant du visage pour aller sur le ventre pour les hommes et les cuisses pour les femmes), des dyslipidémie (augmentation du (cholestérol et des triglycérides) ; ainsi qu'un perturbation du métabolisme glucidique (mauvaise assimilation du sucre) peuvent survenir. Certains de ces effets indésirables peuvent être atténués par une activité physique adaptée[32] ou une adaptation des traitements médicamenteux.
L'espérance de vie actuelle sous traitement chez le sujet jeune infecté peut dépasser 35 ans [33].
Au cours d'une grossesse, le risque de transmission de la mère à l'enfant est de 20 % à 40 %. Ce risque peut être considérablement réduit à l’aide d’un traitement préventif. Un traitement antirétroviral associé à la césarienne et à l’allaitement artificiel permet de réduire le risque de transmission à moins de 1 %. La durée courte du travail et le délai court de prise en charge après la rupture de la poche des eaux sont des facteurs de protection contre la transmission maternofoetale. Les dernières recommandations favorisant l'allaitement maternel complet jusqu’à l'âge de 9 mois au moins proviennent d'études très récentes qui montrent que celui-ci réduit le taux de transmission à 4 % [34],[35],[36].

Épidémiologie : le statut actuel [modifier]

Estimation de la répartition des personnes séropositives fin 2003
Depuis l’année 2002, le sida est considéré comme une pandémie globale.
Les dernières estimations fournies par le rapport Onusida 2007[37] portent à :
33,2 millions, le nombre de personnes séropositives dans le monde.
2,5 millions, le nombre de personnes nouvellement séropositives en 2007.
2,1 millions, le nombre de personnes mortes du sida en 2007.
Ce qui permet d'estimer à plus de 25 millions le nombre de morts depuis le début de la maladie en 1981. L'organisation note une stabilisation du taux d'infection (c'est-à-dire du nombre de personnes infectées par rapport à la population globale), ce qui amène à penser que l'on a atteint le pic de l'épidémie et que celle-ci se stabilise [38]. Cependant, le nombre de personnes infectées a augmenté, en raison de l'augmentation de la population et de l'accès aux trithérapies (qui retarde les décès).
Répartition géographique en 2007En italique: pour 100 000 hab.Moyennes entre les estimations hautes et basses (ONUSIDA, Decembre 2007)
Région
Nouvelles infectionsen 2007
Personnes vivantavec le VIHfin 2007
Décès dus au sidadurant 2007
Amérique du Nord
46 0008,6
1 300 000278,7
21 0003,9
Antilles
17 000107,0
230 00095,4
11 00078,1
Amérique latine
100 000
1 600 000
58 000
Europe de l'Ouest
31 000
760 000
12 000(France: 400)
Europe de l'Est etAsie centrale
150 000
1 600 000
55 000
Asie de l'Est etPacifique
92 000
800 000
32 000
Asie du Sud etdu Sud-Est
340 000
4 000 000
270 000
Afrique du Nord etMoyen-Orient
35 000
380 000
25 000
Afrique subsaharienne
1 700 000
22 500 000
1 600 000
Total
2 500 00063,1
33 200 000593,8
2 100 00043,1
Ces estimations sont obtenues grâce à l' Epimodel[39] utilisé par l'Onusida. L'évolution de la prévalence de la séropositivité est alors obtenue par modélisation utilisant plusieurs paramètres démographiques et médicaux déterminés sur des échantillons de la population, en particulier les études antenatales[40].
L’épidémie s’étend en Asie rapidement (plus d’un million de personnes ont été nouvellement contaminées dans cette région) et poursuit son expansion en Europe orientale. En s’étendant aux pays les plus peuplés du monde, elle peut avoir des conséquences potentiellement catastrophiques. Alors que dans les premières années elle touchait principalement les consommateurs de drogues injectables, les hommes homosexuels et travailleurs sexuels ainsi que leurs partenaires, ce n'est plus le cas aujourd'hui où la majorité des contaminations sont hétérosexuelles[réf. nécessaire].
Dans les pays occidentaux, la prévalence de la séropositivité a quelque peu diminué, grâce aux campagnes de sensibilisation, ainsi que dans les pays d'Afrique centrale. Par exemple en Ouganda [41] elle est passée de 30 % en 1995 à 5 % en 2003. Néanmoins, parmi certaines parties de la population telles que les jeunes homosexuels, le taux d’infection montre de légers signes d’un possible retour à la hausse. Cela constitue un problème majeur pour les professionnels de la santé publique. Le sida demeure également extrêmement problématique en ce qui concerne les prostitué(e)s et les toxicomanes. Le taux de décès a considérablement chuté, suite à l’utilisation de combinaisons (souvent appelées cocktails ou trithérapies) de médicaments anti-VIH ; ces traitements, bien qu’onéreux, se sont avérés relativement efficaces pour empêcher la maladie de s’aggraver chez un patient[réf. nécessaire], sans toutefois jamais arriver à le guérir (selon le rapport 2004 d'Onusida, il y a en 2003 environ 580 000 personnes séropositives en Europe de l’Ouest).
Selon l'UNICEF [42], 530 000 enfants de moins de 15 ans ont été infectés par le VIH en 2006, essentiellement par transmission mère-enfant, malgré les progrès faits en Afrique, notamment dans le Sud et l'Est dans la prévention de ce type de transmission. 50 % des bébés infectés mourront avant d'avoir 2 ans s'ils ne sont pas traités. Le nombre de femmes infectées est plus élevé que celui des hommes. On manque toujours d'antirétroviraux (ARV) en Afrique : 9 % des femmes enceintes séropositives au VIH en ont reçu en 2005 dans les pays pauvres ou moyennement riches, pour empêcher la transmission du VIH au bébé, contre 3 % en 2003.

Prévalence du sida en Afrique de 1988 à 2003
██ 20% - 29%
██ 10% - 20%
██ 5% - 10%
██ 1% - 5%
██ 0% - 1%
Toutefois, dans les pays en développement (surtout en Afrique sub-saharienne), les conditions économiques et le manque de campagnes de sensibilisation ont contribué à maintenir des taux d’infection élevés. Certains pays d’Afrique comptent actuellement jusqu’à 25 % de leur population active séropositive.
Si ces populations atteignaient effectivement le stade sida, elles deviendraient inaptes au travail et nécessiteraient des soins médicaux intensifs. De telles situations pourraient, à l’avenir, provoquer dans la région l’effondrement de certaines sociétés, la chute de gouvernements, augmentant d’autant plus la détresse de ces pays.
Pendant des années, nombre de ces gouvernements ont nié l’existence de ce problème, et commencent seulement à y rechercher des solutions. Le manque de soins médicaux adéquats, l’ignorance vis-à-vis de la maladie et de ses causes, ainsi que le manque de moyens financiers pour éduquer et soigner sont actuellement les principales causes de décès par le sida dans les pays en développement.
Pour l'essentiel, la rapidité de diffusion du VIH dans ces pays est due aux coinfections VIH et virus de l'Herpès (HSV). Ce dernier favorise, lors des rapports sexuels, la transmission du VIH, en particulier la transmission hétérosexuelle en rendant les muqueuses génitales d'avantage perméables aux virus.
À l'heure actuelle, par exemple, la mortalité globale en Afrique du Sud est de 567 000 personnes par an [43], pour une population de 46,6 millions à la même date [44], soit un taux de 12 pour mille (à comparer avec les 13 pour mille atteints en Hongrie et les 9 pour mille de la France).
De même, certains chiffres officiels sont troublants. En effet, les données brutes des recensements de 1991 et de 2001 au Botswana donnent une progression de la population de 2,4 % par an [45], alors que les estimations du bureau américain du recensement donne une estimation (pour l'an 2000) de cette augmentation annuelle de 0,76 % en tenant compte de la prévalence de la séropositivité, et de 2,5 % en n'en tenant pas compte [46]. Le chiffre de la population en 2004 ne fait qu'augmenter ce trouble, puisque l'accroissement annuel passe à 2,55 %. Tout se passe comme si cette prévalence élevée de la séropositivité n'avait pas de véritable incidence sur la croissance de la population.
Face à cette épidémie qui atteint de plus en plus de femmes et de jeunes, L’Onusida estime qu’il faudrait mobiliser 20 milliards de dollars d’ici 2007 pour assurer la prévention et la prise en charge des malades dans les pays pauvres.
Le 1er décembre a été déclaré Journée mondiale contre le sida. Le XVIe congrès a eu lieu du 13 au 18 août 2006. Cent trente sept délégués d'Afrique ont présentés une demande d'asile.

Le cas africain [modifier]
C'est en Afrique que la pandémie connaît les taux de décès les plus élevés. L'ONU estime que pour l'an 2002, 2,4 millions d'Africains sont morts du sida. On estime également que 10 millions de jeunes Africains âgés de 15-24 ans et environ 3 millions d'enfants de moins de 15 ans sont infectés par le virus du VIH. En 2004, ONUSIDA, organisation de l'ONU en charge du dossier du sida, a publié un rapport sur l'évolution de la prévalence dans le monde [47],[48],[49]. Dans la mise à jour 2007 de ce rapport[50], l'ONUSIDA indique désormais une baisse régulière de la prévalence en Afrique depuis l'an 2000 où elle atteignait 5,9% pour revenir à 5% en 2007

Hypothèses alternatives et déni du sida [modifier]
Article détaillé : Hypothèses alternatives sur la responsabilité du VIH dans le SIDA.
Une très petite minorité de la communauté scientifique pensent qu'il n'y a pas de preuve dans la responsabilité du VIH dans le sida. Les scientifiques et les groupes qui ont été les plus impliqués sont le Dr Duesberg, le Dr Willner, David Rasnik, Kary Mullis (prix Nobel de chimie), l'association Act Up San Francisco (la seule dans le monde) et le groupe de Perth en Australie.
Ce point de vue a été repris pendant un temps par le gouvernement d'Afrique du Sud et plus particulièrement son président Thabo Mbeki. C'est pourquoi il a convoqué une conférence contradictoire entre les tenants de la position officielle et ceux soutenant d'autres hypothèses alternatives en demandant une réévaluation[51]. Il a également remis en cause l'innocuité de certains antirétroviraux tels l'AZT et présenté la pauvreté comme origine du sida [52]. Malgré cela, l'Afrique du Sud a été un moteur dans le développement légal des génériques en contournement de la position dominante des grands laboratoires occidentaux [53]. Malgré la réticence du gouvernement à fournir des médicaments aux séropositifs et sous la pression intérieure et internationale, les fonds consacrés à la lutte contre le sida n'ont cessé d'augmenter, atteignant leur point d'orgue aux campagnes nationales de traitement gratuit annoncées en 2003 mais peu développées depuis [52]. Les délais dans l'accès aux soins et aux traitements mais aussi dans la prévention sont ainsi imputés à ces attitudes controversées, même si de nombreux autres facteurs peuvent légitimement être invoqués pour expliquer que l'Afrique du Sud soit un des pays les plus touchés par le sida.
La province chinoise Henan a été contaminée massivement dans les années 1990 par des collectes de sang et de dérivés sanguins effectuées selon un protocole dangereux (réutilisation de matériel usagé, mise en commun du sang collecté, etc.) et a également nié la réalité du sida, pour protéger les responsables. Aujourd'hui, le mal est identifié mais les traitements ne suivent pas.